Voici un poème que j'ai écrit hier, dans le train qui m'a ramené de Genève où j'avais passé l'après-midi avec un vieil ami que je n'avais plus revu depuis longtemps, comme s'il s'était envolé de mon esprit ! Le poème est né d'une rêverie singulière, sorte d'état second quand l'esprit vagabonde sans but précis. Il fait partie de ces textes qui s'écrivent presque tout seuls, sans me demander mon avis, sauf à un endroit. En effet, après la relecture, j'ai longuement hésité sur le dernier mot du quatrième vers, avant d'opter pour "papier", celui que j'avais écrit en premier, au lieu d'"avion", qui me paraissait plus insolite. Je ne sais trop dire ce qui a dicté mon choix, pas en tout cas l'incohérence, puisque dans ma tête il s'agissait bien d'un avion en papier. Peut-être était-ce pour mieux accentuer l'incohérence finale du poème, celle qui lui donne un sens malgré tout et qui suggère comment la poésie peut sauver la vie.
L'ENVOL DU POEME
Un agent de propreté
En gilet fluorescent
Pour rattraper un papier
Tombe en torche à la renverse
Par-dessus le parapet
Virevolte et se redresse
Pour se poser en douceur
Sur le tapis du poème
La peau aime sa main tapie sous un tapis de vers, puis tel un avion en papier de verre, léger comme l'air, s'envole et s'envoie en l'air , un peu l'air de rien envers et contre tout.
C'était un oiseau...