Voici deux poèmes écrits à la suite l'un de l'autre, le premier un 17, le second un 18, du dernier mois d'une année déjà passée. L'apparition d'une personne disparue évoque toutes sortes de sensations qui créent une envie de revivre le temps, dans l'idée même du changement comme mode d'existence. D'où une composition en miroir, qui tour à tour veut tout et son contraire, quitte à m'interpeller, peut-être pour mieux ne pas me connaître d'autre moi que celui d'aujourd'hui. Mais quelle est cette voix qui me parle ainsi ?
RIEN N'A CHANGE
Cette personne que tu n'as pas vue
Depuis des années et des années
Soudain apparaît à tes yeux
Tu t'aperçois que rien n'a changé
Et que tout ce que tu as oublié
S'est transformé en souvenirs
Qui n'ont plus rien en commun
Avec ton existence passée
Et tu ne crois pas un instant
Que tout va recommencer
Que tout sera comme avant
Comme au temps très lointain
Où tu m'étais déjà inconnue
TOUT A CHANGE
Maurice mais oublie donc ton passé
Reviens vite à la réalité
Et tu verras qu'elle n'a rien oublié
Tu verras que tout a changé
Il n'y a pas d'autre changement
Va Maurice du passé au présent
Va encore du présent au passé
Et tu ne voudras plus rien changer
Tu voudras que rien ne change
Que ce changement que tu ne connais pas
Et dont tu ne prendras conscience
Que dans la mémoire du passé
Maurice mais oublie donc ton passé

L'adage n'a pas d'âge mais se partage à l'étage.
Je nage dans les nuages tel un mage en cage .
Il rage et engage une barge sur le Tage.
Tu dégages le sage en marge et au large.
Le page en nage émarge sur la plage pour un héritage.