Briographie
Être ou n’être pas un enfant
N’empêche pas un jour de naître
Un neuf juillet cinquante-quatre
À dix-sept heures quinze ou presque
Disons pour rire plutôt treize
A La Tronche près de Grenoble
Du sang d’un peuple le plus noble
Descendant de fils de mineurs
Dont le grand-père commissaire
De police nommé Maurice
Disparu dans la même année
Au mois de mai un an après
La naissance de Jean-Denis
Mon grand frère si ressemblant
Au portrait de l’autre grand-père
Le papa de notre maman
Un militaire de carrière
Un peu plus grand que la moyenne
Issu des terres de Mayenne
Et passé par la Grande guerre
La tronche et le tronc aux tranchées
Au joug de la folie humaine
Il ne m’en fallait guère plus
Avec des histoires si denses
Pour me jeter dans l’existence
Par le jeu des coïncidences
Qui me soufflèrent ce conseil
Ne frappe pas avant d’entrer
A la porte de ton poème
Laisse ta plume ouvrir ses ailes
Pour que s’envole mon enfance
Depuis j’y cours à toutes jambes
Le flair au nez en fleur en elle
Me tient lieu de rose des vents
Comme les mots de gouvernail
Dans leur langage analogique
À peine ai-je eu le temps de faire
La tournée des quais de l’Isère
Que déjà m’avale l’hiver
Vivre mon baby-boom en scène
En bancs de poissons vers le Seine
D’abord Sèvres et Bougival ...