Encore un poème d'amour me direz-vous, comme si c'était un reproche. Ce reproche, il faudrait le porter aux guerres, cette plaie de l'humanité, cette forme de la plus ancestrale anthropophagie, au sens métaphorique fatalement. Pourtant l'espoir renaît dès la quatrième ligne, avec le brin de folie de circonstance, qui pousse au creux des mots la poésie à remédier au pire. En permettant d'entrevoir un signe ici ou là, les anciennes étincelles n'en brillent que plus fort.
DANS LES GUERRES
Dans les guerres qui balaient la planète
Sèment la mort réveillent les tempêtes
Bafouent les droits les plus élémentaires
Parfois les plumes des oiseaux à terre
Tombées du ciel emportées par des armes
Ouvrent dans les mains des mères en larmes
Des plaies qu’elles nomment demoiselles
En souvenir d’anciennes étincelles
Du temps où elles commençaient d’écrire
Échangeaient des mots sans vouloir rien dire
Mais sachant déjà repérer les lignes
Dont le sens allait vers de nouveaux signes
Répandus là où la gorge se serre
D’amour comme un bruissement de fougère
Chaque journée qui passe ajoute un cerne
Aux trépidations de la vie moderne
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