Encore un poème à mots qui jouent, mais aussi qui coulent de source. La pluie s'y prête mieux que quiconque en changeant soudain tout le paysage ! Ici, elle tombe à flots jusqu'à finir, comme par enchantement, avec une rencontre tombée du ciel. D'une certaine manière, les vers à deux syllabes qu'on appelle "dissyllabes" donnent le rythme, presque musicalement. Ils créent des flaques et des abris impromptus, en prenant soin de se laisser guider par la magie des mots. Le sens de l'orientation s'apparente dès lors plus à une carte d'invitation qu'à une carte d'état-major, et plus à des paroles divinatoires que péremptoires.
LA PLUIE
Il plut
De plus
En plus
Nous dîmes
Sur le
Perron
Sûr nous
Paierons
La dîme
Par temps
D’orage
En fûmes
Partants
L’eau rage
Enfume
Et toque
Clic-clac
En flaques
Aux plaques
D’égout
Des gouttes
Qui mouillent
Déroulent
Quenouille
Que d’eau
Déboule
Que oui
Qu’ouïe fine
Et fouille
Et fouine
Tant et
Si bien
Tentés
Qu’abri
Tendit
Ses bras
Tels dix
Cabris
Chamois
Ici
Assez
Hissés
Jusqu’à
Chez moi
Blottis
Contre elle
Docile
De celles
Des trombes
Tombées
Du ciel
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