Dans notre langue, au début d'un mot, la lettre p - consonne labiale prononcée les lèvres serrées - souvent annonce quelque chose de petit. Donnons des exemples : le pas, le peu, le point, le pou, le pois, le poil, la puce, la peau et le pot, la pièce, le pied, le pis, la part, la patte, la pièce, le pan, la panne, le pli, le pet et la paix (?), la page, la poche, la pousse, le pré, la plume, etc. Donc beaucoup de mots courts passent ainsi dans la bouche, mais aussi des noms plus longs, comme pacotille, paillette ou pouillème. Il se trouve justement que la bouche est à l'origine de la lettre p, laquelle proviendrait d'un hiéroglyphe égyptien représentant une bouche, de même dans l'alphabet phénicien. Quelle preuve tirer de cette parole ? Aucune, pas même en narguant les chiffres et les nombres, tous dénués de la lettre p, excepté pi. Aucune, sinon en serrant les lèvres de la poésie. Le poème Petit s'y prête.
PETIT
Les enfants passionnent les enfants. Pour cela ils se cachent tout le temps et passent en pleurant.
Qui choisit de mettre une aile à sa vie, même en se prêtant aux chaînes de l’illusion, se prépare néanmoins à ce que rien ne vienne troubler le corps de son apprentissage, serviette et grimoire.
Ne te regarde pas trop, car tu projettes trop loin ce que l’espérance délimite entre l’ancien et le nouveau, et toi tu n’y renonces même pas.
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