Jamais un superlatif n'abolit le hasard. Imagine que les plus belles choses sont le fruit du hasard. Ici le sujet porte sur les superlatifs de la fin. En traversant la Seine sur le Pont au Change, ton regard se porte sur une ribambelle de cadenas accrochés à la rambarde du pont. Tiens, à moins qu'il s'agisse d'actes gratuits, hypothèse hautement incertaine te dis-tu, ces symboles d'engagements amoureux donnent la plus belle position du hasard. Mais toutes les clés disparues, où sont-elles passées ? La plus belle, répond le hasard, tu la trouveras sur ton chemin. Et ce jour-là, une voix que tu reconnaîtras te lira peut-être le poème que voici.
LA PLUS BELLE
Si les plus belles choses
Ont toutes une fin
Cette fin est-elle
Toujours la plus belle
Et les moins belles choses
Ont-elles une fin
Ont-elles même
Une belle fin
En ont-elles deux
En ont-elles trois
En ont-elles
Toute une ribambelle
Et notre amour
Ô mon amour
A-t-il une fin
N’en a-t-il qu’une
Ou bien aucune
Ou moins encore
Celle-ci au moins
A tout jamais
A l’infini
C’est la plus belle
Et même plus
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