Après le poème du cordonnier, voici celui de la marchande de journaux, le premier écrit il y a trente ans, le second la semaine dernière. D'un côté, un personnage imaginaire qui se joue des mots, en forme d'autoportrait, de l'autre une personne vivante rencontrée au hasard d'une promenade pendant la période du confinement, à moins d'un kilomètre du domicile, en forme de petite ode et d'hommage. La marchande de journaux se prénomme Odete, avec un seul t dans la langue portugaise. Depuis plus de trente ans, elle vend dans sa boutique envahie par toutes sortes d'autres choses anciennes, des livres d'occasion, des bibelots, des cartes, des vêtements, des bijoux, et tout un rayon de mercerie. J'ai ainsi imaginé qu'Odete, pour le grand bonheur de ses fidèles clients, était une vestale qui entretient un feu sacré. Le poème, colorié, encadré, décoré par Florence de fils d'Odete symbolisant les flammes du feu, lui a été offert lors d'une cérémonie improvisée, où je l'ai lu à voix haute devant quelques clients interloqués, mais ravis de l'honneur rendu à leur amie. Quant à Odete, émue, dans son anonymat qui fait l'unanimité, elle m'a remercié comme je ne l'ai jamais été pour un aussi simple poème.
LA VESTALE ODETE
La marchande de journaux
De vieilles cartes postales
Et boutons d’habits nacrés
Car elle est aussi mercière
De son métier et vestale
Au bout de la rue Pajol
Entretient le feu sacré
De la vie de son quartier
Qui lui dit merci Odete
Hommage à ODETE,
Cet homme en lévitation, je l'ai croisé il y a quelques années, en me promenant dans ton quartier.
ll m'a salué avec beaucoup d'humour et une connivence amicale.
En y repensant aujourd'hui, il est évident qu'il connaissait ODETE et sa boutique aux merveilles du quotidien.
Sinon, comment expliquer son pouvoir magique et sa bonté en apesanteur.