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Le cycle d'Arthur

Photo du rédacteur: Maurice CotonMaurice Coton

Dernière mise à jour : 6 avr. 2021

Dans la vie de Rimbaud insoumise, il n’est pas étrange de sentir la mainmise de la négation. Ainsi commence l’un des cinq poèmes que l’on pourra lire à la suite de ces quelques mots d’hommage. N’en rajoutons pas trop à notre tour. Dommage ! Sa poésie simplifie tellement tout ce qui nous importe que nous ne saurions trouver les mots hors des poèmes. « Trouver une langue », c’est lui qui l’annonce dans la posture du voyant. « Du reste, toute parole étant idée, le temps d'un langage universel viendra ! » Son message reste plus que jamais actuel. Certes, nous rêverons sans doute encore longtemps à cette aventure. L’autre jour encore, j’y ai cru pour de bon en voyant, sur un mur de la rue Didot, son visage apaisé, hirsute, souriant, rêveur, faire lever la tête des passants impassibles.


LE MANÈGE DE RIMBAUD


Dans un pays en bordure du ciel

Séparé de l’océan par une digue

Faisant écran sur les nuages

Et reflétant des volumes de rêves

Remplis de cylindres de vrai sens

Tourne un mystérieux manège


Ce vaisseau dans sa course égrène

Des contes de fée jamais racontés

A l’enfant des lointains rivages

Et remporte au gré des vagues

L’ennui sous sa couronne de biais

Jusque devant sa porte entrebâillée


Mais de doux flocons d’images

Recouvrent la fin des histoires

Et rendent illusoire l’attente

D’ouragans de la dernière chance

Qui crèvera la coque du manège

Pour le faire sombrer sur terre



LE CYCLE D’ARTHUR


Comme je dévalais des pentes impossibles

Je ne me sentis plus freiné par les ardeurs

Des motards tout rouges m’avaient choisi pour cible

En m’ayant cloué net à des feux de couleurs


J’étais insoucieux de tous ces allumages

Suiveur de pistes semblables à des palais

Quand avec mes motards ont fini mes dommages

La Ville m’a laissé rouler où je voulais


Entre les pare-chocs furieux des tarés

Moi par revers plus fin que des vélos d’enfants

Je passais et les véhicules démarrés

N’ont pas subi des tourbillons plus triomphants


Les bouchons ont maudit mon escapade intime

Plus chevaleresque j’ai dansé un long slow

Ma petite reine toujours de toi victime

Dix nuits sur ta selle celle de Lancelot



RIMBAUD SCINTILLE


Voici la leçon

Remplace le son

De la lettre O

Pareille au 0

Par celui du 1

Et les maux là-haut

Tombent dans tes mains

Les robots sautillent

Et Rimbaud scintille



LA LETTRE N DU VOYANT


Dans la vie de Rimbaud insoumise

Il n’est pas étrange de sentir

La mainmise de la négation

En lettre N donnée au voyant

Puis après la Commune reprise

Au gosse nu venu au négoce

Sa caravane quittant Aden

Gangrène au genou jusqu’en Ardenne

La fin d’une saison en enfer



ART RARE


L’art tord

L’artère

Qu’Arthur

Archange

Martyr

Tard tire

Harar

D’ardente

Partance



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1 Comment


Vince
Mar 07, 2020

Ce merveilleux jeune homme aux semelles de vent, titubant sur son bateau ivre, révolté par ses illuminations et parfois somnolant tel un tranquille dormeur du val, nous rappelle comme un défi à la raison que la vie ne vaut rien ...sans une saison en enfer.


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