En cette période de confinement planétaire, un regard sur les premiers artistes qui vivaient dans les grottes pourrait nous réapprendre à peindre ou écrire. Vieilles de plus de 40 000 ans, leurs œuvres ne cessent de faire revivre et célébrer le peuple des troupeaux sauvages que leurs mains approchaient pour accrocher, puis écorchaient pour embrocher. Le poème qui suit, écrit en début de semaine, imagine un artiste "pariétal" en train de réaliser une main au pochoir sur la paroi de la grotte. Ce faisant, son esprit attribue à chaque doigt un pouvoir essentiel et l'amène à terminer son tableau par des points de suspension destinés aux générations futures.
LE P’TIT DOIGT SAIT
Dans la grotte des ancêtres
Une main peinte aux parois
Au regard émerveillé
Livre un secret d’alchimie
D’un verbe à chaque doigt Voir
Au pouce Avoir à l’index
Devoir au majeur Pouvoir
A l’annulaire et Savoir
Au p’tit doigt en pointillés

J'ai enfilé mon uniforme de confinement et je me suis démultiplié pour terrasser ce virus, couronné et insidieux, avec l'infime espoir de le faire mourir de rire....nous sommes tous d'acord: le ridicule ne tue pas...donc je ne risque rien!