"S'il se vante, je l'abaisse,
S'il s'abaisse, je le vante ;
Et le contredis toujours,
Jusqu'à ce qu'il comprenne
Qu'il est un monstre incompréhensible."
Ecrite comme un poème moderne, cette "pensée" magistrale de Pascal pourrait être à l'origine du poème Les nomades. Il remonte au temps où je côtoyais ce philosophe et me passionnais pour sa recherche du sens, son sens du sens jusqu'à celui du non sens, et sa reconnaissance du vide comme ultime passage. Vers Dieu, certes, mais lequel ? "Elle existe cette belle découverte de passer près du vide sans le voir" ne dit pas autre chose. La piqûre de la poésie m'a ainsi rapproché et appris des monstres en général. Les nomades, à jamais irrécupérables et incompréhensibles en personnifient le sens. Aujourd'hui j'ai compris que les monstres n'existent pas, seulement dans les esprits. Je suis leurs pas pour mieux le dire à l'oasis.
LES NOMADES
Les regards qui se trompent
Découragent
Se dévoile alors l’idée du néant
Le contraire de ce qu’on trouve
Elle existe cette belle découverte
De passer près du vide sans le voir
Mais la formule idéale qui résume les autres
Reste en l’air
La nuit tombera sur elle
Avant qu’elle ait changé de nom ou d’oasis
Par la peur du vide et que l'amour finisse par l'ennui
Avec le plaisir d'un tout petit rien qui vous étonne par sa vigueur
Surtout pour ne se satisfaire que du bonheur d'une vie douce et légère
Ce que j'aime: C'est la chaleur du sourire d'un amour sincère
Alors j'irais flâner avec paresse, le corps libre de toute pesanteur
Là où l'air vous caresse le visage et le soleil vous réchauffe l'esprit.