Dans son Eloge des oiseaux, le poète Giacomo Leopardi (1798-1837) dépeint les oiseaux comme, "par nature, les créatures les plus joyeuses du monde", chez qui "l'imagination atteint son plus haut degré de vivacité et de puissance". De là il perçoit une similitude avec la nature heureuse des enfants, pour l'agilité et la vivacité de leurs corps et de leurs âmes. Pareil à un enfant, je me suis trouvé dans ce même état d'esprit quand j'ai écrit le poème aux deux merles, Merlin et merle deux . En passant d'un mot à un autre, sinon, comme un merle, d'un son et d'un saut ou d'un sens à un autre, tout en circulant entre le monde réel et le monde virtuel, j'ai ainsi joué sur un clavier intérieur un air de dédoublement imaginaire, voire magique, comme sur la baguette enchantée d'une poésie nouvelle.
MERLIN ET MERLE DEUX
Sur le clavier du grand hêtre
Est-ce un vrai ou un faux merle
Est-ce le même ou un autre
Un réel ou un e-merle
Est-ce un jeune ou un ancêtre
Qui nous enchante à tue-tête
Nous émerveille à connaître
Jusqu’aux corbeilles d’emails
Le plus profond de nos êtres
Le merle enchante l'air du temps, de son air moqueur.
Le maire en chanteur de promesses, joue de son grand air afin de retrouver des voix perdues.
L'amer enchanteur hanté par sa mère disparue déchante à la mer en divaguant.
Comme par enchantement, je m'en vais aux champs en chantant, tant et tant que j'en perds mon temps et la voix.
Mais que fait donc le merlan?