Sans doute devrait-on tous les matins lire un ou deux poèmes, pour garder les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. Les deux sont possibles, surtout si on laisse l'équilibre venir de lui-même. Rimbaud l'a raconté à sa manière dans son "Alchimie du Verbe", dont les messages me tiennent encore lieu de bréviaire : " J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs." En travaillant la matière des mots, la poésie prend ainsi sa place, particulière et entière, dans le grand concert de naïvetés et d'idioties qui emporte tout sur son passage. Mais pas n'importe quelle place ! Celle du trouble-fête. Le poème suivant apporte son grain de sel, avec son jeu de mot final qui conduit jusqu'à la basilique de Rome, en priant chacun de trouver de son côté la bonne recette de son poème quotidien.
CONCLAVE
Réunies en conclave
Des pâtes toutes blanches
Dans la cocotte chauffent
Sans faire de fumée
Le gros sel ne demande
Pas laquelle d’entre elles
Va tirer la ficelle
Et les départager
Quelle calamité
Mais la sauce tomate
A de quoi pavoiser
Basilic comme arôme
Un con slave à Rome qui cocote et épluche des patates : ça épate! aboie le petit chien qui mate et adore le fils de celle qui dort. Enfin...comme le dit Basile un peu soul: HIC .... tout compte fait: je préfère l'art aux maths.